JO 2024 : faut-il privilégier la location longue durée ou saisonnière ?

Certains chiffres font tourner la tête des propriétaires : la direction de l’Office du tourisme de Paris affirme que la population touristique ne sera pas multipliée par 2 pendant les JO… mais anticipe près de 16 millions de visiteurs !

Le taux d’occupation des hébergements marchands atteindrait entre 60 et 82 % contre 61 % en période normale. Et sans attendre les JO 2024, les prix des hébergements ont déjà augmenté de 28 % en 4 ans avec une moyenne de 189 € la nuitée (source : les Échos).

Louer en location saisonnière permet donc de profiter d’une forte demande pendant 16 jours (du 26 juillet au 11 août pour les jeux olympiques) et 12 jours (du 28 août au 11 septembre 2024 pour les jeux paralympiques). Cela suffit à tenter certains propriétaires, alors que les prix des logements sur Airbnb s’envolent et sont multipliés par 3. Ainsi, en novembre 2023, une nuit à Paris pendant les jeux olympiques 2024 coûtait 1 050 € en moyenne contre 600 € l’été 2023 ! (source : Ouest France).

Vous êtes propriétaire d’un bien immobilier. Vous vous interrogez sur l’opportunité de proposer ce bien à la location saisonnière le temps des JO 2024. Plusieurs conditions s’avèrent indispensables :

Première étape : le bien doit être libre de toute occupation. Votre locataire doit par exemple avoir donné congé au tour de fin juin ou début juillet 2024 ! C’est souvent le cas pour les petites surfaces destinées aux étudiants. Votre prochain locataire arrivera idéalement début septembre… C’est le moment idéal de profiter de l’effet JO pour effectuer une courte période de location saisonnière.

Autre condition : vous proposez une location meublée ! La location saisonnière s’entend d’un logement parfaitement équipé, avec connexion et facilités dignes d’un hôtel.

Dans tous les cas, le logement doit comporter a minima les équipements prévus par décret n°2015-981 du 31 juillet 2015 (1).

Enfin, la location touristique de courte durée obéit à quelques contraintes légales. Il convient de distinguer meublé touristique (dans lequel le locataire est de passage) des baux d’habitation classiques (dans lequel le locataire élit sa résidence principale).

Dans certaines villes, vous devez obtenir un numéro d’enregistrement du meublé de tourisme (y compris pour louer votre résidence principale). C’est le décret n° 2017-678 du 28 avril 2017 (2)qui impose cette obligation. Le numéro devra figurer dans l’annonce de location. La location est alors limitée à 120 jours par an (3).

Les villes concernées sont celles qui ont mis en place une autorisation de changement d’usage au préalable. Cela correspond aux :

• communes de plus de 200 000 habitants et celles comprises dans la petite couronne parisienne, de manière obligatoire ;
• villes qui mettent en place ce changement d’usage (communes de plus de 50 000 habitants en tension sur les questions du logement, sur décision du préfet ou de la mairie).

Vous habitez à proximité d’une épreuve olympique ou paralympique ? Ou vous habitez dans un lieu touristique et bien desservi. Si vous ne souhaitez pas être sur place pendant les JO 2024, profitez-en pour vous offrir de belles vacances en louant votre appartement ou votre maison.

Vous êtes locataire et partez en vacances pendant les Jeux olympiques. Vous pouvez sous-louer votre logement à condition d’obtenir l’autorisation préalable de votre propriétaire. Ce dernier doit aussi donner son accord sur le montant de la sous-location qui ne peut excéder votre loyer mensuel.

La sous-location est interdite dans les logements sociaux.

Vous n’avez pas envie de vous lancer dans toutes ces démarches ? Vous n’êtes pas sur place ou vous préférez l’assurance du long terme sur le court terme ? N’oubliez pas que le moment fort des JO 2024 dure 16 jours seulement !

Certains bailleurs peuvent se sentir happés par la frénésie des JO 2024… Ils pourraient se laisser tenter par la location courte durée pendant l’été 2024, si leur logement est libre. Finalement, cela risque de tendre un peu plus le marché locatif déjà en grande tension, en particulier sur le marché francilien.

Prenons l’exemple d’un appartement de deux pièces de 35 m2 dans le 19e arrondissement de Paris. Le loyer plafonné s’élève à 885 € par mois hors charges, soit plus de 10 000 € sur une année. La nuitée pendant les JO peut avoisiner 600 € (5), soit près de 10 000 € en 16 jours de location, avant impôts. Mais un investissement immobilier ne s’envisage pas sur une année !

La question de mettre en location un logement pendant les JO ne se posera qu’en cas de libération préalable du logement, par le locataire !

La location longue durée assure des revenus récurrents et réguliers. Vous pouvez confier un mandat de gestion locative à un professionnel sérieux et ne plus vous occuper de rien. C’est l’investissement immobilier en toute sérénité.

Les arguments tiennent à plusieurs points :

• Une rentabilité rapide et de courte durée ou une rentabilité plus faible mais récurrente.
• Le risque de recevoir des locataires exigeants en contrepartie d’un loyer cher contre des locataires heureux de trouver une résidence principale dans un marché tendu.
• Le recul nécessaire pour une rentabilité à long terme, fiscalité comprise. La location longue durée, surtout avec un mandat de gestion locative, génère des revenus pérennes en toute sécurité.

(1) https://www.legifrance.gouv.fr/loda/id/JORFTEXT000030967884/

(2) https://www.legifrance.gouv.fr/codes/section_lc/LEGITEXT000006074073/LEGISCTA000006175551/#LEGISCTA000006175551

(3) https://www.entreprises.gouv.fr/fr/tourisme/conseils-strategie/meubles-de-tourisme

(4) https://www.legifrance.gouv.fr/codes/article_lc/LEGIARTI000006417259/2024-03-08/

(5) https://public.tableau.com/app/profile/linda.rollins3102/viz/shared/7JSN77BRY