Evolution des prix en France
Ralentissement de la baisse des prix de l’ancien en octobre
Durant de nombreuses années et avant que le rationnement de l’accès au crédit imposé par la Banque de France ne vienne désorganiser les marchés immobiliers, un regain des prix des logements anciens se constatait vers la fin de l’été. Puis, le rebond saisonnier de la courbe des prix se poursuivait en octobre, avant le déclin habituel de la demande à partir de la Toussaint.
Avec le déclenchement de la crise sanitaire et les bouleversements auxquels le marché de l’ancien a dû faire face (rationnement du crédit, reprise de l’inflation, guerre en Ukraine, pertes de pouvoirs d’achat), la dégradation de la courbe des prix se renforçait en octobre pendant que la demande reculait et parfois hésitait.
Mais cette année, sur un marché qui a rechuté durant l’été, l’évolution des prix constatée en octobre renoue avec le profil saisonnier d’avant 2020. Certes le sursaut des prix souvent constaté en septembre n’était pas au rendez-vous, mais le rythme de la baisse a été moindre en octobre que les mois précédents : pour les prix signés mesurés en niveau trimestriel glissant, – 1.6 % en glissement trimestriel sur l’ensemble du marché, contre – 2.1 % durant l’été. Le constat est d’ailleurs similaire pour les prix affichés : – 1.3 %, contre – 1.8 % durant l’été.
Et cette évolution des prix signés se constate aussi bien sur le marché des maisons (- 1.9 % en octobre en glissement trimestriel, contre – 2.6 % durant l’été) que sur celui des appartements (- 1.3 %, contre – 1.8 %).
Augmentation des prix des maisons neuves en octobre
Après plusieurs mois d’un recul rapide, les prix des maisons neuves mesurés en niveau trimestriel glissant augmentent de 2.2 % en octobre, en glissement trimestriel : durant l’été, ils diminuaient de 2.1 %. Certes, la réalisation des projets immobiliers des ménages est toujours contrariée par des conditions économiques peu favorables, des dispositifs de soutien publics fortement dégradés et de puissantes restrictions de l’accès au crédit. Pour autant, comme depuis le printemps dernier la chute générale des ventes cède la place à une relative stabilisation de l’activité (à un de ses points les plus bas depuis la fin des années 90), la courbe des prix atterrit progressivement.
En revanche, la baisse des prix se poursuit sur le marché des appartements commercialisés par des promoteurs (en octobre, – 0.9 % en glissement trimestriel, comme durant l’été). Le recul de la demande se renforce de mois en mois et au-delà des contraintes d’équilibre économique que les promoteurs s’imposent, les prix reculent pour le huitième mois consécutif. Ainsi, en niveau annuel glissant les prix des appartements, l’augmentation n’est plus que de 0.9 % en glissement annuel (contre + 5.8 % pour les maisons).
“ On constate un fort ralentissement de l’activité. Il y a beaucoup moins d’acheteurs du fait des difficultés d’accès au crédit. Ceux qui maintiennent leurs projets d’achat prennent davantage de temps et bénéficient désormais d’un choix plus large. Ils sont plus exigeants. Les délais de vente se sont donc rallongés.
À Angers la baisse des prix n’avait commencé qu’au sortir de l’été. Depuis début novembre elle s’accélère, en particulier pour les maisons anciennes. La croissance avait été tellement forte. C’est comme si on assistait à une régulation, un retour à la normale. Mais on rentre toujours autant de mandats. Angers reste une ville très attractive. La baisse des prix et la stagnation des taux laissent augurer des jours meilleurs. ”
Bertrand Jeantet, Conseiller iad France – Angers
Les prix dans les métropoles
Accès au crédit, déplacement de la demande et formation des prix
Dans les ¾ des grandes métropoles, les prix des appartements anciens reculent, à un rythme qui se renforce au fil des mois et l’écart relatif de prix entre le centre et la périphérie s’établit à 30 % sur la métropole du Grand Paris et entre 10 et 15 % dans la plupart des autres métropoles. Mais souvent, la baisse des prix est plus rapide dans la ville-centre qu’en périphérie : comme à Lille, Lyon, Nancy, Nantes ou Rennes. Le rationnement de l’accès au crédit pénalise ces villes de Province parmi les plus chères, et même s’il s’est atténué depuis plusieurs mois, le déplacement de la demande vers les communes périphériques a sensiblement modifié les modèles de prix qui se constataient par le passé.
Prix des appartements
Néanmoins, dans d’autres métropoles (Brest, Marseille, Nice et Toulouse), les prix des appartements anciens progressent toujours dans la ville-centre et en périphérie. En outre, dans quelques métropoles les prix de la ville-centre restent inférieurs à ceux des communes périphériques : tel est le cas sur Brest Métropole, où l’offre reste insuffisante au regard des projets de développement économique du territoire ; ou sur la métropole d’Aix-Marseille-Provence où la réduction de l’offre de biens disponibles à la vente déséquilibre fortement le marché. Et dans tous les cas, cette situation particulière exprime une certaine perte d’attractivité de la ville-centre.
Prix des maisons
Dans quelques rares métropoles, l’augmentation des prix des maisons se poursuit, mais à un rythme lent et modéré. Comme sur la métropole d’Aix-Marseille-Provence, sur celle du Grand Nancy ou de Rouen Normandie : dans ces métropoles, le niveau des prix pratiqués est en effet souvent supportable au regard des clientèles encore présentes sur le marché, aussi bien dans la ville-centre qu’en périphérie. Mais partout l’insuffisance de l’offre persiste au regard d’une demande même déprimée : alors que la préférence de la demande pour la maison individuelle reste vive (corollaire de la perte d’attractivité de l’habitat collectif), indépendamment des difficultés d’accès au crédit.
Et presque partout, la décote de prix de la périphérie par rapport au centre se situe entre 15 et 25 % ; sauf à Brest où est la décote est toujours négative et sur Montpellier où elle tend maintenant vers zéro, la demande préférant clairement les communes périphériques dès que ses moyens budgétaires et financiers le lui permettent.
L’association «Les Prix Immobiliers» a été créée le 22 décembre 2009 pour développer un observatoire des ventes de logements anciens et neufs fournissant aux différents acteurs un outil de connaissance précis des marchés.
Les membres actuels en sont :
BNP Paribas Residentiel CHH, CapiFrance, Crédit Logement, Crédit Mutuel, Gecina, Groupe BPCE, iad, La Banque Postale, OptimHome, SAFTI et Sogeprom