Avec des marges de négociation comprises entre 9 % pour les maisons et 11 % pour les appartements, les acquéreurs sont en position de force à Lille. La diminution des prix de vente, de plus en plus marquée, doit toutefois être appréciée dans le contexte de la hausse des taux d’intérêt. Quelles tendances pour l’immobilier lillois en ce début 2024 ?
Immobilier à Lille : une baisse encore timide, mais bien réelle
L’agglomération lilloise n’échappe pas à la tendance observée dans la grande majorité des métropoles françaises. Depuis la fin 2022, un retournement s’opère avec une diminution sensible des prix à l’achat dans l’ancien – certes tempérée par la hausse concomitante des taux d’emprunt.
À la fin novembre 2023, il fallait compter 3 882 € par mètre carré pour devenir propriétaire à Lille. Ce niveau de prix place la capitale des Flandres dans la moyenne des grandes villes françaises. Il est notamment comparable à Toulouse, Marseille ou Strasbourg. Les tarifs à Lyon et Nice sont plus élevés et dépassent 5 000 € du mètre carré.
En matière de dynamique, Lille affiche désormais une baisse nette des prix :
- Sur douze mois glissants, les prix affichés en agence ont diminué de 1,9 %.
- Cet effort des vendeurs n’est pas encore à la hauteur du changement de physionomie du marché. Cela se manifeste par des prix signés en diminution de 4 %.
Cette évolution, sans être extrême, est un peu plus marquée par rapport à la moyenne nationale. Comme le rappelle Michel Mouillart, porte-parole du baromètre LPI :
« Sur l’ensemble du marché, les prix signés ont baissé de 2,1 % en 2023. L’année a été celle de la baisse des prix des logements anciens, mais pas partout et à des rythmes très différents ».
Les prix sont au vert dans les différentes communes de la métropole européenne de Lille. Ils atteignent, en moyenne, 3 225 € au mètre carré pour un appartement (-2,8 % en 2023) et 2 856 € pour une maison (-1,2 %).
Quels secteurs privilégier dans l’agglomération Lille-Roubaix-Tourcoing ?
Lille reste, sans surprise, la ville la plus chère de l’agglomération. De nombreuses opportunités attendent cependant les acquéreurs prêts à s’installer dans les autres communes proches de la métropole :
- Villeneuve-d’Ascq affiche un tarif de 1 955 € au mètre carré, mais aussi une baisse spectaculaire de 10,5 %. Située au cœur de la métropole lilloise, la commune d’architecture récente séduit par son équilibre entre urbanisme moderne et espaces verts généreux. Elle est appréciée pour son université ou ses quartiers résidentiels, avec un cadre de vie idéal pour la famille.
- Marcq-en-Barœul, avec une baisse plus modérée de 4,3 % et un tarif de 3 723 € au mètre carré, reste l’adresse la plus prestigieuse de l’agglomération. Réputée pour ses vastes espaces verts, ses demeures bourgeoises, mais aussi son excellente qualité de vie, elle continue à attirer spontanément les familles. La baisse des prix constitue une première dans ce secteur depuis de nombreuses années.
- Tourcoing, à 2 064 € par mètre carré, est la seule commune de l’agglomération lilloise à connaître une relative stabilité, avec une diminution à peine perceptible de 0,2 %. Ville cosmopolite à l’architecture variée, Tourcoing doit sans doute son attractivité intacte au déport de nombreux acquéreurs lillois.
- Roubaix, avec une baisse record des prix de 12 %, redevient moins chère par rapport à Tourcoing. La commune est incontestablement le secteur à considérer en ce début d’année 2024. La ville attire les investisseurs par son patrimoine industriel réhabilité en espaces culturels ou ses initiatives diverses en faveur de l’entrepreneuriat.
- Wattrelos reste enfin une option très valable pour les acquéreurs à la recherche d’un habitat accessible. Les tarifs, à seulement 1 703 € au mètre carré, ont plongé de 11,9 % au cours de l’année écoulée. Cette ville, à la physionomie très populaire, est aussi appréciée pour ses nombreux parcs, équipements culturels.
S’éloigner de Lille : le bon plan ?
De nombreux actifs travaillant quotidiennement à Lille optent pour l’achat d’un logement en périphérie éloignée de la ville, voire dans l’une des autres agglomérations proches du Nord-Pas-de-Calais. Les situations apparaissent particulièrement contrastées d’une ville à une autre :
- Située à distance pratique de Lille, Douai se caractérise aussi par une hausse singulière des prix au cours de l’année écoulée. Le tarif a augmenté de 14,1 %, pour dépasser 3 000 € le mètre carré ! Conjugué à la hausse des taux d’emprunt, le phénomène rend la période peu favorable aux acquéreurs.
- Valenciennes, à l’inverse, suit une tendance baissière encore plus marquée par rapport à l’agglomération lilloise, à -6,5 %. Le prix au mètre carré se stabilise ainsi autour de 2 000 € à la fin de l’année 2023 : un niveau particulièrement accessible.
- Si vous recherchez les baisses de prix les plus intéressantes, vous pouvez enfin prospecter du côté d’Arras. Avec une diminution constatée de 8,1 %, vous aurez seulement à débourser 2 500 € environ par mètre carré pour devenir propriétaire dans la capitale historique de l’Artois.
Dans le contexte du resserrement de l’accès au crédit, mais aussi de la chute du volume des transactions, la tendance baissière à Lille ne montre aucun signe d’essoufflement – pour l’instant. De nombreux candidats à l’accession devraient tirer parti de cette situation en 2024.
- La ville de Lille accompagne la tendance nationale à la baisse des prix de l’immobilier dans l’ancien, avec une chute moyenne de 4 % en un an.
- Autour de Lille, l’intensité de la baisse est contrastée. Les investisseurs disposent d’un large choix d’options.
- S’éloigner de Lille peut actuellement présenter une alternative attractive, notamment dans des secteurs comme Arras ou Valenciennes.